Cela fait quelques années que le port du soutien-gorge est remis en question par certaines, arguant d’une nouvelle liberté ou de possibles effets néfastes… Qu’en est-il ?

La tendance « no bra » (pas de soutien) fait des émules de plus en plus nombreuses ces dernières années, et le télétravail imposé par le contexte sanitaire actuel n’a fait que l’accentuer. Beaucoup de femmes se seraient libérées du port du soutien-gorge et du maquillage lorsqu’elles ne sortent pas de chez elles, suivant ainsi une vague médiatique et influenceuse. Une récente enquête de l’Ifop (juillet 2020) a néanmoins permis de préciser que ce sont surtout les adolescentes et jeunes femmes, les femmes maigres et aux petits seins (bonnets A) ou encore portant des prothèses mammaires qui déclarent ne porter « jamais ou presque jamais » de soutien.

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Les arguments des pro « no bra »

Leur première motivation est la recherche de confort : plus de soutien qui gratte, qui blesse, qui marque,…dont on voit les bretelles, ou qu’il convient d’assortir à sa culotte.
D’autres évoquent aussi un engagement féministe, avec une volonté de désexualiser la poitrine et les tétons féminins. Mais force est de constater que c’est l’effet inverse qui est fréquemment rencontré : 40% de ces femmes déclarent subir des regards masculins (et féminins !) concupiscents ou des remarques, parfois humoristiques, souvent grossières.
 

Fake-news à propos du soutien

  • Il augmenterait le risque de cancer du sein : Faux !
    Aucune étude n’a jamais démontré un quelconque risque et, à l’inverse, une étude observationnelle menée sur plus de 1000 femmes aux Etats-Unis, publiée en 2014 dans Cancer Epidemiology Biomarkers and Prevention, a montré que le fait de porter ou pas un soutien, avec ou sans armatures, n’influence pas le risque de présenter un cancer du sein.
     
  • Il abîmerait les seins : Faux !
    C’est un médecin du sport français qui a, en 2013, beaucoup fait parler de sa théorie selon laquelle les seins sans soutien deviendraient plus beaux et plus fermes. Il avait oublié de dire que son observation était limitée à des sportives (qui faisaient beaucoup d’exercices pectoraux) et âgées de maximum 25 ans. Son étude n’a d’ailleurs jamais été publiée.
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Les arguments des pro soutien

Leur motivation primaire est, c’est amusant, également le confort. Elles trouvent plus agréable de sentir leur poitrine contenue dans ses mouvements et dont les frottements irritants sur la peau du thorax sont limités. S’ajoute un argument esthétique : une poitrine fière est selon elles plus élégante qu’une poitrine affaissée ou mouvante sous les vêtements. Pour la pratique du sport, elles sont radicales, le port d’un soutien ou une brassière très contenante est obligatoire. Il permet d’éviter les irritations dues aux frottements (tétons, sous et sur les côtés des seins) et la gêne physique de leurs mouvements.
D’autre part, les dermatologues attirent l’attention sur le fait que l’âge (à partir de 30 ans) et le poids des seins favorisent leur ptôse (leur relâchement).


Bon à savoir

  • Certaines femmes avec une forte poitrine, ou avec des prothèses volumineuses, portent un modèle « de nuit » de soutien-gorge. De tels modèles sont proposés par des marques de lingerie destinées aux femmes pulpeuses.
  • Pour la pratique du sport, les brassières et soutiens en coton ne sont pas recommandés car ils absorbent la transpiration et restent humides, et par conséquent ils irritent la peau qui est à leur contact.
  • L’application mobile multilingue Breastcare vous aide à surveiller et à prendre soin de votre poitrine (calendrier menstruel, conseils d’autopalpation, etc…). 
  • Conçue en collaboration avec le centre de cancérologie Oscar Lambret et ses patientes, une brassière de sport seyante, sans armatures, disposant d’une poche pour glisser une prothèse mammaire est proposée chez Decathlon.
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