Aborder le thème de la sexualité avec les soignants ?

Août 2022

Kom op tegen Kanker, une association belge de lutte contre le cancer néerlandophone, vient de publier son rapport sur la sexualité et le cancer. Il a été demandé à 436 personnes atteintes de cancer et leurs partenaires dans quelle mesure le cancer et la sexualité étaient aujourd'hui un sujet de discussion avec les prestataires de soins de santé.

Les résultats montrent que la communication et la prise en charge des plaintes sexuelles liées au cancer sont trop peu fréquentes. Par exemple, seulement un patient sur quatre a reçu des informations sur les effets possibles de son traitement sur la sexualité avant de l’entamer. Et cela alors que la grande majorité (88%) des personnes interrogées déclare avoir (eu) vécu des problèmes dans le domaine de la sexualité et de l'intimité.

Près de la moitié des patients et partenaires ont eu une discussion avec un professionnel de la santé au sujet de leurs questions et problèmes sur le plan sexuel et intime, pendant ou après le traitement. Cependant, ceux qui n’ont pas eu de telle conversation, étaient très nombreux à en vouloir.

 

Sexe consultation

Une question de communication et d'empathie

L'enquête montre que les connaissances, les capacités de communication et l'attitude du soignant déterminent fortement la manière dont la sexualité est abordée ou non lors d'une consultation. Les éléments suivants sont apparus comme des obstacles importants pour les prestataires de soins selon les (anciens) patients et partenaires interrogés :

  • hésitation et malaise du soignant pour discuter du thème
  • hypothèses erronées sur l'(in)activité sexuelle du patient
  • trop peu de compréhension et d'empathie
  • la pression du temps

Il n'est donc pas surprenant que la plupart des participants aient dû prendre eux-mêmes l'initiative d'en discuter avec un professionnel de la santé. Néanmoins, il est important que les soignants eux-mêmes soulèvent ce problème de manière proactive. Après tout, de nombreux patients se sentent eux-mêmes inhibés pour commencer à en parler.

Problèmes auxquels les patients sont confrontés et auxquels les prestataires de soins de santé doivent prêter attention :

  • les patients doivent surmonter leurs propres sentiments de timidité et de honte
  • la sexualité n'est pas une priorité pendant le traitement car ils sont en « mode survie »
  • ils pensent que cela s'améliorera tout seul après le traitement
  • lieu sans intimité pour en parler, trop peu de temps disponible avec le prestataire de soins.
 

Les plaintes courantes

Les plaintes courantes dans le domaine de la sexualité et de l'intimité incluent (mais pas de manière exhaustive) la sécheresse vaginale, les problèmes d'érection, les douleurs pendant les rapports sexuels, l'absence de désir sexuel, l'absence d'excitation sexuelle, l'absence ou la difficulté d'avoir un orgasme, l'absence d'éjaculation, la perte d'urine, le fait de ne plus se sentir attirant, le fait d’éviter les contacts physiques.

 

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