Marcher pour lutter contre la fatigue liée au cancer 

Août 2022, par D. Léotard

La fatigue, un état persistant marqué par un épuisement physique, émotionnel et/ou cognitif, est présente chez plus de 40% des patients atteints d’un cancer, et chez 80 à 90% des personnes sous chimio ou radiothérapies. Elle persiste après les traitements chez près de la moitié des patients. C’est dire combien il est important d’accorder une place majeure au dépistage et à l’évaluation de la fatigue, puis d’intervenir aussi efficacement que possible.
C’est pourquoi l’European Society for Medical Oncology (ESMO), une société savante en cancérologie, a établi des recommandations à ce sujet, d’après les preuves dont disposent les scientifiques.(1)

La fatigue liée au cancer a pour particularité de ne pas vraiment s’améliorer avec le repos ni avec le sommeil. Elle n’est pas non plus proportionnelle avec une activité récente. Cependant, elle perturbe largement les activités de la vie quotidienne et par conséquent la qualité de vie.

 

fatigue

Evaluer en profondeur

Dès le diagnostic de cancer, puis à intervalles réguliers, il est conseillé de dépister toute trace de fatigue. Le Brief Fatigue Inventory est un questionnaire fiable et facile à comprendre qui permet d’évaluer la sévérité de la fatigue et son impact dans de nombreux domaines. Bien entendu, les soignants seront attentifs à toute cause possible de fatigue qui devrait être traitée ( anémie, insomnies, dépression, troubles nutritionnels par exemple).
Laurent Moor, coach fatigue à la clinique de la fatigue (Liège), qui a développé un trajet de gestion mentale en partenariat avec l’Université de Liège, nous explique : « Afin de pouvoir vraiment objectiver la fatigue et son impact sur le quotidien, il faut commencer par se délivrer de ses obstacles mentaux et comprendre son propre fonctionnement mental. Ecouter son corps, identifier les sources de stress psychosocial, faire face aux idées de dysfonctionnement et aux croyances concernant la fatigue et le sommeil par exemple. »

Traiter par l’activité physique

« Une fois la fatigue valablement objectivée, il s’agira de trouver des solutions individuelles pour conserver de l’énergie pour les activités essentielles, organiser le rythme des activités tout en apprenant à déléguer, pour trouver une balance correcte entre activité et repos. » Mais surtout, recommande l’ESMO, il faudra traiter la fatigue. L’efficacité de l’activité physique sur la fatigue, pendant et après le cancer, a été prouvée par de multiples études systématiques et méta-analyses, autant durant la phase active du traitement qu’après celui-ci.  C’est l’exercice physique en aérobie (marche, cyclisme, natation…) qui est le plus largement recommandé.

marche

Les bienfaits de la marche

Cette activité douce, aérobie, qui peut être pratiquée sans frais importants, présente de nombreux avantages.
Quand on marche, on fait travailler : 

•      les articulations : on les renforce, et on rouille moins !

•      les muscles : les mollets, les tendons qui travaillent au niveau de la cheville, les fessiers… (Si on est en côte : les quadriceps et les ischio-jambiers, si on rentre le ventre : les abdominaux profonds), qui sont les indispensables accompagnateurs des articulations et des os solides. 

  • le cœur et la circulation sanguine : elle améliore la santé cardiovasculaire et la condition physique

D'une manière générale, marcher stimule également l’immunité.

Sur le plan psychique, la marche entraîne la sécrétion d’endorphines et de sérotonine, des hormones du bien-être, permet de lutter contre le stress chronique, de méditer tout en se reconnectant à soi et la nature.
Au final, la marche booste notre énergie et permet d’agir efficacement contre la fatigue.

 

  1. Cancer-related fatigue : ESMO clinical practice guidelines for diagnosis, treatment and follow-up, Annals of Oncology, 2020

BE2207206094 – 20/07/2022

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