Novembre 2023, par Doumé

 

Isa avait 53 ans lorsqu'on lui a annoncé qu'elle avait un cancer du sein.  « J'ai enduré tout le processus : le traitement, les opérations, la fatigue, la douleur et les effets secondaires, parfois découragée et anxieuse, d'autres fois en relativisant les choses. La maladie m'a aussi permis de rencontrer des gens formidables et de vivre la solidarité.  J'ai continué, sans cacher ma maladie, mais aussi sans solliciter une aide psychologique. » nous expliquait- elle lorsque nous l’avions rencontrée il y a deux ans et qu’elle se préparait à changer de vie.

 

Le déclic

« A 59 ans, alors que nous venions de passer des vacances d’été merveilleuses en famille, durant lesquelles j’avais découvert la beauté de paysages en parapente ou celle de vieux bâtiments chargés d’histoire, j’ai comme de coutume repris mon travail de responsable RH dans une entreprise à laquelle j’étais très attachée. Mais mon mari , voyant le stress grandissant à l’idée de la reprise du travail, avait commencé à me proposer de changer de vie… »


Isa reprend le travail, mais très vite, elle présente des signes de burn-out : crises de pleurs, angoisse, ça ne peut pas continuer comme ça, elle est véritablement épuisée. Son mari lui reparle de changer de vie, ils décident de repartir en vacances mais avec une mission nouvelle, celle de repérer dans la région de Cahors leur éventuelle future maison et d’ouvrir un gîte.. Ils en visitent une dizaine, et ont un réel coup de cœur pour une maison- gîte dans un petit village isolé. Un mois plus tard, nouvelle visite et confirmation de l’impression que c’est bien là qu’ils vont refaire leur vie. En quelques mois, l’achat est confirmé, le déménagement organisé, l’activité de gîte touristique relancée.
« J’avais atteint un stade d’épuisement intense dans ma vie : le boulot en constante évolution, la famille, etc. Je n’en pouvais plus, j’avais fait le ‘tour’, j’en avais assez. Je craignais aussi une récidive du cancer après ma retraite. Au fond, ce qui paraît être un coup de tête était en réalité une réaction de survie. Ce nouveau projet m’a sauvée d’un burn out certain. »

 

Deux ans plus tard

« Après de nombreux travaux de rénovation et d’aménagement, nous proposons aujourd’hui 2 gîtes touristiques à la location dans notre propriété* nichée au milieu de nulle part, dans un petit village de 600 âmes. Nous travaillons beaucoup, mais différemment. Je suis plus heureuse, plus sereine qu’avant même si certaines craintes persistent toujours, c’est normal. J’ai découvert les pouvoirs d’un ciel noir étoilé, des rencontres humaines, de l’entraide, … Nous profitons autrement de nos enfants, de nos amis. Le bilan est clairement positif, je suis en phase avec moi-même. » explique Isa, qui rajoute « Et puis, mon mari a retrouvé sa femme, celle qui avance. C’est d’ailleurs à son projet de gîte à vocation artistique que nous allons maintenant nous atteler. »

Changement de vie Isa

 

Le message d’Isa aux candidats à un changement de vie

« Le plus important, c’est de ne pas devoir se dire « J’aurais dû… », d’avoir des regrets. Selon moi, lorsqu’on ressent profondément le besoin de changer, il faut y aller, foncer, ne pas trop réfléchir et surtout s’empêcher de sombrer. Parfois, des gens autour de moi me disent que j’ai été courageuse, moi, je ne vois pas cela comme ça. Si un besoin de changement, de projet de vie se fait sentir, et si c’est possible, il faut y aller. Et puis, rien n’est jamais définitif…»

 

*Le mas de Flory, à Dégagnac (France)
https://www.lemasdeflory.com

e-mail : [email protected]

 

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