C’est une excursion à Liège que nous vous proposons pour occuper une journée printanière sous le signe de la promenade-découverte et de la culture. En effet, sur un périmètre assez restreint, vous pourrez découvrir à pieds quelques trésors architecturaux, visiter une exposition et vous poser au bord de l’eau.

D.L.

Promenade Liège

Après avoir préparé votre journée, notamment via l’achat en ligne des tickets d’entrée dans les musées ou d’un ticket mixte train-expo, et décidé de votre planning en fonction des prévisions météo, nous vous proposons d’atteindre Liège en train. Quelle meilleure façon en effet de découvrir la fameuse gare des Guillemins, inaugurée en 2009, que d’y débarquer avec l’œil d’un voyageur ? Ce bâtiment, œuvre de l’architecte espagnol Santiago Calatrava, culmine à 40 m de haut et domine avec ses deux auvents un espace de 150 m de large. Avec ses vastes verrières qui laissent pénétrer la lumière, la gare est souvent qualifiée de cathédrale des temps modernes. Malgré sa couleur blanche et ses formes modernes, la gare porte le nom ancien de Guillemins. Celui-ci renvoie à un ordre religieux, les guillemites. Fondé par saint Guillaume, cet ordre s’était établi dans le quartier au Moyen Âge.

Une expo au cœur de la gare

Affiche napoléon

Europa Expo, l’espace musée de la gare des Guillemins, propose jusqu’au 9 janvier 2022, l’exposition « Napoléon – au-delà du mythe ». Sur près de 3000 m², cette aventure culturelle immersive retrace les multiples facettes de Napoléon Bonaparte, 200 ans après sa mort. De l’homme à la légende, les grandes étapes qui ont façonné une personnalité hors normes sont abordées en détails. L’accent est mis sur une dizaine de thématiques afin de mieux connaître l’homme, mais aussi sa vie et son œuvre. Trois grands décors originaux, des mises en situation remarquables, des pièces exceptionnelles, des textes, des films ou encore un audioguide quadrilingue sont proposés, ainsi qu’une petite touche plus ludique, un Escape Game exclusif a été créé pour aborder l’exposition sous un angle alternatif.

Attention : Cette exposition est ouverte 7 jours sur 7 mais la réservation est obligatoire. Le ticket en ligne garantit l’entrée à l’exposition. Toutes infos : https://www.europaexpo.be

Les alentours de la gare

À côté de la gare, la vieille tour Rosen se détache. Agrandie au XVIIe siècle, les parties les plus anciennes de la tour remonteraient au XVIe siècle. Elle est l'un des rares bâtiments du quartier datant d'avant l'arrivée du chemin de fer. Jusqu'à l'implantation de la gare, l'endroit était encore largement champêtre. C'est en 1837 que le chemin de fer arriva dans la région liégeoise. Mais devant la difficulté de sortir de la vallée, la ligne s'arrêta sur les hauteurs. Il fallut attendre 1842 et l'ingénieur Henri Maus pour que le train descende jusqu'aux Guillemins. D'abord en bois, la gare des Guillemins fut construite en dur dans la seconde moitié du XIXe siècle. Cette gare laissa place à une nouvelle en 1958, qui fut elle-même démolie en 2007 lors de la construction de l'actuelle gare. 

Un peu plus loin, dans la rue Paradis, vous découvrirez le Design Station Walllonia.  Terminé en 2015, ce centre du design se veut à la fois une vitrine du design wallon, un incubateur et un pôle créatif et économique. Particularité de cet édifice, une toile micro-perforée, dont l’aspect varie en fonction de la lumière, recouvre le premier étage. C’est la première fois que ce type de toile est utilisé en Belgique. Autre particularité du bâtiment, une grande paroi triangulaire vitrée qui donne au bâtiment un aspect de rectangle tronqué.
Pour savoir quelle exposition y découvrir : http://www.design-station.be/

Puis, vous vous dirigerez vers le Fleuve à la recherche de la tour Paradis. Sa construction, qui date de 2014, a permis de regrouper les services des finances provenant de 17 bâtiments différents. Haute de 118 m, la tour totalise, sur 28 étages, une superficie de 52 946 m2. Avec son mât, elle culmine à un peu moins de 140 m. Le nom Paradis renvoie à l’histoire du lieu. Jusqu’en 1881 s’élevait la chapelle du Paradis à proximité de l’endroit où se dresse la tour. Si elle peut nous étonner aujourd’hui, l’appellation Paradis n’était pas rare aux siècles précédents.

Traversée vers l’île

Empruntez ensuite la passerelle La Belle Liégeoise qui enjambe la Meuse. Le nom de cette passerelle rend hommage à Théroigne de Méricourt. Surnommée la belle Liégeoise, elle fut une des figures de la Révolution française. Cette nouvelle passerelle cyclopédestre, longue d’un peu moins de 300 m, a été terminée en 2016. De chaque côté, elle est encadrée par un pont : à droite, le pont de Fragnée construit pour l’exposition de 1905 et, à gauche, le pont Albert Ier construit après la seconde guerre mondiale. Également à gauche, le palais des congrès reconnaissable à sa façade vitrée en bordure de Meuse. Il fut construit de 1956 à 1958 en vue de l’exposition universelle de Bruxelles (1958).

Juste à côté de la passerelle se dresse une tour composée de différents éléments. Œuvre de Nicolas Schöffer, la tour cybernétique a été installée en 1961. Via un cerveau électronique, elle interagit avec son environnement. Des capteurs permettent de lui transmettre toute une série de données concernant le bruit, la luminosité, la chaleur et l’humidité. En fonction des données de l’analyse, le cerveau électronique peut actionner l’une des 64 pales en aluminium, diffuser l’une des 12 séquences musicales ou encore illuminer la tour et ses environs grâce à l’un des 120 projecteurs multicolores. La tour peut également combiner ces différentes actions.

La Boverie

La Boverie est à l'origine une île champêtre proche de la ville. Après la création de la Dérivation, elle devint, peu à peu, un parc au cœur de la ville. Lieu de détente, le parc accueillit un bassin de natation et un vélodrome. Lieu de promenades, le parc de la Boverie fut enrichi de nombreux aménagements, dont une volière installée en 1937 ou encore une roseraie, présente depuis 1950.

Le musée de la Boverie est un grand musée liégeois dédié aux Beaux-Arts. Inauguré en 2016, ce musée expose des œuvres issues des riches collections liégeoises. Parmi celles-ci, des peintures réalisées par de grands artistes locaux, comme Lambert Lombard ou Gérard de Lairesse, et des maîtres mondialement reconnus comme Picasso, Gauguin, Chagall, Monet ou encore Magritte. Régulièrement, de grandes expositions internationales y sont organisées, dont certaines en collaboration avec le Louvre. 

Musée de la Boverie

Pour accueillir ce nouveau musée, l'ancien palais des beaux-arts construit pour l'exposition universelle de 1905 a été complètement restauré et rénové. Réalisé d'après les plans de l'architecte Charles Soubre, l'extérieur est de style Louis XVI. Les bas-reliefs qui surmontent l'entrée de la rotonde évoquent trois disciplines artistiques : la peinture, la sculpture et l’architecture. De l’autre côté du bâtiment, l'architecte Rudy Riccioti et le bureau pHD ont ajouté à l'ancien palais une extension moderne en verre qui offre une magnifique vue sur le parc et la Dérivation.
Pour savoir quelle exposition y découvrir : https://www.laboverie.com

Le faune mordu est une sculpture que réalisa Jef Lambeaux en 1902. Elle représente un faune, personnage mythologique romain, qui s’en prend à une femme nue. Cette dernière se débat et mord l’oreille du faune. Réalisée en plâtre avant d’être coulée en bronze, l’œuvre fut remarquée dans différents salons et expositions. Exposée à Liège en 1905, dans le cadre de l’exposition universelle, elle fut retirée en raison d'articles et à de réactions indignées. Rachetée par la ville, elle fut finalement installée à la Boverie en 1950. Aujourd’hui, elle s’expose à la vue de tous.

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